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Le FMI revoit à la baisse ses prévisions mondiales
(rapport
du FMI 30/9/98)
La croissance mondiale a été révisée à la baisse à 2% en 1998 et à 2,5% en 1999 du fait de la crise asiatique et de la récession japonaise, selon les prévisions du FMI publiées dans son rapport bi-annuel sur les "Perspectives de l'économie mondiale". Ces chiffres sont inférieurs de plus d'un point de croissance par rapport à ce que prévoyait le Fonds il y a quatre mois. |
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Le Japon proposera une aide de 30 milliards de dollars pour les pays d'Asie du Sud-Est touchés par la crise, a annoncé le ministre japonais des Finances Kiichi Miyazawa. Tokyo fera cette proposition à ses partenaires du G7 le week-end prochain. La récession frappera au moins six pays asiatiques l'an prochain |
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RAPPORT + La crise asiatique a créé 10 millions de
chômeurs en 1998
Le Bureau international du travail estime que la crise asiatique a entraîné la perte de 10 millions d'emplois cette année. La zone OCDE résiste mieux que l'Asie ou l'Amérique latine. La crise financière asiatique a mis au chômage quelque 10 millions de personnes supplémentaires cette année. « La situation reste globalement sombre » sur le front de l'emploi où « à quelques exceptions près, les choses ne se sont guère améliorées », s'inquiète le Bureau international du travail (BIT) de Genève, dans son dernier rapport sur l'emploi, rendu public aujourd'hui. Selon les estimations du BIT, « d'ici à la fin de l'année, environ 1 milliard de travailleurs, soit le tiers de la population active de la planète, seront sans emploi ou sous-employés. » Ainsi, le nombre de personnes effectivement au chômage, c'est-à-dire celles recherchant un emploi ou disponibles pour travailler, sans y parvenir, selon la traditionnelle définition du BIT, devrait atteindre 150 millions fin 1998. Bilan contrasté. Tandis que 750 à 900 millions de personnes, soit 25 à 30 % des « travailleurs » de la planète, sont « sous-employées ». Sous ce vocable, le BIT catalogue ceux qui ne travaillent qu'un petit nombre d'heures, alors qu'ils souhaitent travailler davantage, ou qu'ils gagnent moins que le minimum vital. Dans ce contexte général plutôt sombre, le BIT dresse un bilan contrasté de l'emploi dans les différentes régions du monde. Pour les pays développés, il souligne qu'entre 1993 et 1997, « le taux de chômage a baissé dans beaucoup de pays de l'OCDE », sauf en Allemagne, en France, en Italie et au Japon. Ces derniers mois, le BIT note cependant un « redressement » sur les deux rives du Rhin et, plus généralement, dans l'Union européenne. Au passage, l'organisme international note que « même si les disparités de salaires observées pendant les années 1980 ont continué à s'accroître durant les années 1990, il est clair qu'aux Etats-Unis l'économie ne s'est pas limitée à créer des emplois bon marché ». En Asie, depuis le milieu de 1997, la situation économique « s'est inversée de façon impressionnante ». Le pays le plus frappé en matière d'emploi est l'Indonésie où le chômage pourrait atteindre entre 9 % et 12 % fin 1998, devant la Thaïlande (6 %), la Corée du Sud (plus de 7 %), Hong Kong (plus de 4,5 %) - des taux de chômage jamais atteints dans ces pays -, tandis que les pays en transition voient leur passage à l'économie de marché entravé par les « graves difficultés du marché de l'emploi ». En Europe centrale et orientale et dans la CEI, « en l'espace de très peu de temps, sous l'effet de la restructuration de l'économie et des entreprises, on a vu le taux moyen de chômage passer de pratiquement 0 à plus de 9 % ». En Amérique latine, le taux de chômage régional a augmenté à 7,4 % en 1997 malgré l'amélioration des économies locales. Si, comme on le craint, ce sous-continent est frappé à son tour par la crise actuelle, la situation de l'emploi empirera à l'évidence. |
Foreign Media Reaction USIS, 21/9/98 | GLOBAL ECONOMIC
CRISIS: CLINTON SPEECH BUOYS HOPES; WORRIES OVER JAPAN, LATIN AMERICA CONTINUE
While the foreign media spotlight has been most intensely focused on the unfolding events related to the Starr investigation in recent weeks, the global financial crisis remained the second most hotly debated topic in editorials overseas. Although analysts continued to worry about the risk of a "deep" worldwide recession, many were significantly buoyed by President Clinton's September 14 speech in New York to the Council on Foreign Relations. Writers had high praise for the president's "historic" address, which, they said, demonstrated that the U.S. had "finally rolled up its sleeves" and decided to take action to help resolve the world's economic problems. A number of opinion-makers also took heart that, within hours of Mr. Clinton's speech, the G-7 nations issued a joint statement in which they pledged a coordinated effort to address the global financial crisis. Echoing the sentiments of others, the independent Hong Kong Economic Journal declared: "Finally, the G-7 is willing to sit down and discuss the crisis caused by the Asian financial storm. [This] is good news after all." That said, however, the hopes of some editorialists for an improvement in the global economy were dashed by Federal Reserve Chairman Alan Greenspan's testimony to the House Banking Committee, which observers saw as "rejecting the possibility" that U.S. interest rates would be reduced any time soon. Mr. Greenspan's remarks, intoned Seoul's moderate Hankook Ilbo, "burst the expectations President Clinton's speech had generated." |
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Michel Camdessus, directeur général du FMI, fait son
mea-culpa
Michel Camdessus, directeur général du Fonds monétaire international, a reconnu que son organisation avait commis des erreurs dans la prévention des crises qui secouent actuellement l'Asie et la Russie, dans un entretien à l'hebdomadaire Die Zeit qui paraît, aujourd'hui. « Oui, nous avons fait des erreurs. Nous ne nous sommes par exemple pas occupés assez tôt d'informations concernant la circulation de capitaux à court terme », a-t-il déclaré. « Mais soit les autorités des pays en crise ne disposaient pas de ces données à l'époque, soit ils ne voulaient pas les diffuser parce qu'elles étaient trop inquiétantes », a-t-il ajouté. « Nos Etats membres ne disposaient tout simplement pas d'une véritable machinerie d'informations avant la crise », a-t-il souligné. Il a aussi admis que des erreurs avaient été commises dans le contrôle des banques : « Nous aurions dû nous battre plus tôt pour la surveillance du secteur bancaire. » Camdessus a rappelé qu'il avait tiré la sonnette d'alarme sur les systèmes bancaires tout de suite après la crise mexicaine du début des années 90. |
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Testimony of Chairman Alan Greenspan : The
crisis in emerging market economies
Before the Committee on the Budget, U.S. Senate, September 23, 1998 |
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DEPUTY TREASURY SECRETARY LAWRENCE H. SUMMERS : TESTIMONY BEFORE THE SENATE BUDGET COMMITTEE |
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Le Cepii critique la gestion du Fonds monétaire international
en Asie
Le Fonds monétaire international (FMI) a appliqué les mauvaises recettes dans la gestion de la crise asiatique, estime le Cepii (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) dans une étude rendue publique aujourd'hui. L'exigence d'un rééquilibrage des finances publiques « est assez mal venue dans le cas des pays d'Asie qui ont toujours été assez prudents dans ce domaine, contrairement aux pays d'Amérique latine », écrit le Cepii. Les programmes de réduction des investissements publics, notamment l'arrêt des grands projets d'infrastructures, tels que les ponts, les autoroutes, les aéroports, vont conduire à une réduction drastique du poids des investissements dans l'économie. Ceci permettra un rééquilibrage brutal des balances courantes. Mais la croissance globale restera vraisemblablement négative ou nulle pendant au moins deux années. « L'ampleur du choc réel sera donc plus brutale que dans le cas mexicain », estime encore le Cepii. « Dans une telle conjoncture, les programmes trop restrictifs du FMI en matière de finances publiques risquent d'aggraver une récession déjà forte », conclut le Cepii. |
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Pour le Fonds monétaire international, le Japon constitue
un " risque majeur "
Dans son rapport sur les marchés de capitaux, le Fonds estime que le risque de contagion du Japon au reste de l'Asie est toujours d'actualité. Ce document rédigé en juillet dernier estime que l'économie japonaise fait planer « un risque majeur » de contagion et une possible détrioration de la crise financière en Asie. Dans le chapitre consacré aux « défis et aux risques » liés au système bancaire de l'archipel, il est précisé que « le plus grand défi » réside dans un équilibre « entre les objectifs de macroéconomie à court terme (en évitant les pressions déflationnistes tout en restaurant la croissance) et les objectifs à moyen terme de restructuration du secteur financier ( en permettant une consolidation du secteur bancaire nippon et la mise en place de réformes de fond) ». Une « haute priorité ». Pour Charles Adams, directeur adjoint du département de recherche, qui présentait ce document, il faut « considérer comme une très haute priorité que le Japon agisse pour remédier aux faiblesses de son système financier ». Car les rédacteurs du rapport mettent nettement en garde les investisseurs contre les risques directs qu'une simple réformette du système bancaire de l'archipel ferait courir à l'ensemble de la région asiatique et sans doute à d'autres marchés financiers mondiaux. Le rapport explique qu'« une deuxième tempête monétaire asiatique » peut survenir. Déjà, dans le passé, insistent les experts du FMI, « le manque de réponse claire et rapide du Japon à ses problèmes financiers a contribué à la faiblesse économique du pays ». Bref, si les réformes ne passent pas à Tokyo, le Japon va devenir un « risque-clé » . D'où l'impérieuse nécessité « d'agir vite ». Pour le FMI, ce besoin d'action dans le secteur bancaire passe avant tout par une « évaluation rigoureuse » des créances bancaires douteuses. Evoquant ce sujet précis, Charles Adams a rapporté des rumeurs de marchés qui font état d'un montant global de « mille milliards de dollars » pour ce type de créances délicates. Pour autant, l'action rapide ne doit pas être confondue avec une excessive précipitation. Parmi les risques d'un « sauvetage » du système bancaire japonais décidé dans une trop grande urgence, le rapport note, par exemple, celui-ci : « La recapitalisation et la restructuration des banques par les autorités vont entraîner un effet de ré-allocation de capital bon marché à des secteurs économiques non efficients, et notamment à celui du secteur du bâtiment et de la construction. » Perfusion financière. Autrement dit, le FMI attire l'attention sur certains secteurs économiques en difficulté structurelle qui pourraient recevoir une perfusion financière indue, du seul fait de la restructuration du système bancaire. Le document souligne également un autre risque. Cette restructuration peut entraîner « un gaspillage des ressources par des banques de second rang , induit par des pressions politiques ou pour des considérations d'ordre régional ». Le plus difficile, en matière de réformes financières, reste à mettre en oeuvre par les autorités de Tokyo. Les experts du FMI, qui ont été ces derniers mois pris en défaut de prévisions justes sur la crise financière asiatique, ne pourront pas être suspectés, cette fois, d'une attitude timorée sur le cas japonais. |
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Coopération - Ebauche d'un dialogue sino-japonais sur la
crise asiatique
Des responsables chinois et japonais ont participé hier à Pékin à une première réunion commune sur la crise asiatique.La Chine s'inquiète des effets de la chute du yen et du recul des investissements japonais. Si peu d'informations ont filtré de la rencontre qui s'est déroulée hier à Pékin entre le vice-ministre japonais des Affaires étrangères Koichi Haraguchi et le vice-ministre chinois du Commerce extérieur Sun Zhenyu, ce genre de table ronde constitue pourtant une première : après une période de tensions de plusieurs mois, Pékin et Tokyo ont fini par accepter le principe d'une réunion, proposée au mois d'août par le ministre chinois des Affaires étrangères Tang Jiagxuan pour discuter des effets de la crise asiatique. De source japonaise, les discussions ont donné l'occasion à la délégation chinoise, à laquelle participaient des financiers et un banquier central, de renouveler leur promesse de ne pas dévaluer le yuan, tout en mettant sous silence leurs vives critiques à l'égard de l'incapacité du gouvernement japonais à stabiliser le yen. Reste que ce début de coopération - la première rencontre bilatérale entre les deux pays depuis le début de la crise - aura quelques difficultés à aplanir les différends entre les deux partenaires. Les échanges en baisse. Pékin a en effet quelques raisons de s'inquiéter de l'impact de la chute du yen : le Japon est à la fois son premier partenaire commercial et le second pourvoyeur d'investissements directs, après Hong Kong. Or au cours des six premiers mois de l'année, les exportations chinoises vers le Japon ont chuté de 4,3 %. De même, la chute du yen rend moins attractif le marché chinois pour les entreprises japonaises, qui ont réduit leurs investissements de 30,7 % au premier semestre de cette année. Pour la première fois depuis huit ans, les deux pays devraient enregistrer cette année un recul de leurs échanges commerciaux, qui seront inférieurs à 60 milliards de dollars contre 63,8 milliards l'an dernier. Autant de sujets de préoccupation pour les dirigeants de Pékin. « Jusqu'à présent, l'impact direct de la chute du yen sur l'économie chinoise reste limité, relativise Hoong Yik-Luen, chef de la recherche chez Ing-Baring à Shanghai. Mais Pékin attend désormais du Japon une attitude plus responsable, de manière à redonner confiance aux pays voisins de la région. » Or l'absence de réelle volonté de réforme du côté japonais pourrait à nouveau faire piquer du nez au yen. « Le risque pour la Chine serait alors de voir l'ensemble des monnaies asiatiques repartir à la baisse », affirme Mark MacFarland, un économiste régional chez Santander Investment à Hong Kong. Dans ces conditions, la monnaie chinoise subirait alors des pressions très fortes en faveur d'une dévaluation. Pour l'heure, Pékin écarte cette éventualité, préférant miser sur le prestige que lui confère son image de pôle de stabilité. Un prestige obtenu au détriment du Japon, désormais considéré comme l'homme malade du continent. |
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La crise asiatique affecte peu la Coface
La Coface, premier assureur français de crédit à l'exportation, contrôlé à hauteur de 45 % par Scor, ne devrait pas souffrir de la crise en Russie et en Asie. Selon Jacques Blondeau, ses engagements commerciaux sont « négligeables » en Russie et inférieurs à 4 milliards de francs en Asie. « L'aggravation de la sinistralité sera normalement couverte par les provisions déjà constituées en 1997 », affirme le président de Scor. Ces provisions atteignent 100 millions de francs. En revanche, les turbulences sur les marchés ne permettent pas à la Coface de fixer un calendrier pour la mise en Bourse d'une partie de son capital afin de permettre aux AGF, actionnaires pour 25 %, de se retirer. En tout état de cause, la Scor n'a pas l'intention de détenir la majorité de ce capital. |
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Far Eastern Economic Review - Gare aux solutions de facilité
en Asie
« La véritable chute libre [des économies asiatiques] a renforcé en Asie le sentiment selon lequel les solutions orthodoxes pour lutter contre la crise ne fonctionnent pas. Au lieu de redresser leur monnaie au moyen de politiques monétaire et budgétaire douloureusement sévères, à la manière du FMI, les gouvernements de la région sont à la recherche d'alternatives. En prenant des mesures draconiennes pour protéger sa monnaie [notamment en rétablissant le contrôle des changes, Ndlr], la Malaisie a fait ce qui aurait été impensable en d'autres temps, encourageant sans doute d'autres gouvernements à opter pour des solutions de facilité qui détourneront l'attention de ce qui est vraiment nécessaire. [...] Pour les économistes, les nouveaux remèdes prescrits ne constituent en rien la panacée ; nombre d'entre eux redoutent qu'elles fassent plus de mal que de bien. Même s'il n'est que temporaire, un contrôle des changes peut retarder la reprise de l'investissement étranger. Pour les gouvernements, soulignent ces experts, le plus important est de s'attaquer aux problèmes de leurs systèmes bancaires paralysés par les créances douteuses. » Financial Times - La restructuration des chaebols n'est
pas convaincante
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