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Les soubresauts de la crise asiatique font craindre un " effet domino
" dans toute la région .
La chute du yen replonge l'Asie dans l'angoisse Malgré l'intervention des Etats-Unis, la monnaie japonaise continue sa descente aux enfers. Cette chute inquiète tous les économistes de la région, car elle pourrait faire voler en éclats les scénarios de sortie de crise échafaudés au début de l'année. A regarder les liens financiers, monétaires et commerciaux qui unissent les pays de la région, cette nouvelle crise monétaire, dont l'ampleur pourrait être sans commune mesure avec celle de l'été dernier, paraît plausible. Quand le Japon exporte sa crise en Thaïlande. La Thaïlande craint désormais de subir les contrecoups de la chute du yen. Les conséquences pourraient être lourdes pour l'investissement, les crédits aux entreprises et le tourisme. L'opportunité d'une dévaluation divise la Chine Contrairement à la Corée ou à Taiwan, les exportateurs chinois ne sont pas directement touchés par la chute du yen. Certes, le Japon absorbe 17,4 % des exportations chinoises. Mais ce débouché ne devrait pas disparaître : au pire, il sera empiété de 10 % à 15 %. Pourquoi ? Parce que les produits qu'exporte la Chine vers le Japon (textile, produits agricoles, jouets...) ne sont pas sensibles aux variations de prix. Et aussi parce que la Chine demeure championne en compétitivité, même après les dévaluations des pays d'Asie du Sud-Est. |
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Un institut allemand plaide pour une parité flexible des
monnaies asiatiques
L'institut de recherches économiques berlinois DIW prône une parité flexible pour les monnaies d'Asie comme issue à la crise qui secoue la région, dans sa dernière étude publiée hier. Décrivant le cercle vicieux de l'inflation à l'oeuvre en Asie, le DIW estime que, s'il n'est pas possible de réauster les salaires unitaires, « une dévaluation nominale continue est inévitable ». « Le plus approprié pour ne pas effrayer les capitaux étrangers semble être un système de crawling-peg [parité flexible] annoncé, basé sur une dévaluation crédible et permanente », ajoute l'institut de recherches. La plupart des monnaies d'Asie ont abandonné, depuis le début de la crise, un système de peg fixe, soit une parité rigide avec le dollar. Seul Hong Kong a maintenu une parité fixe de son dollar avec le dollar. |
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Le yen paie l'indécision des pouvoirs publics japonais. Le nouvel accès de faiblesse de la devise japonaise est une réponse aux cafouillages dans la mise en place de la banque des règlements. Les intérêts électoraux du Parti libéral-démocrate n'y sont pas étrangers. |
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Financial Times + La Chine préoccupe Washington, le Japon
moins
« La réputation de Robert Rubin, secrétaire américain au Trésor, dans le grand folklore des marchés des changes n'est plus à faire. Après avoir sauvé le dollar à l'été 1995, il se propose maintenant d'en faire autant pour le yen. Les opérateurs ont été pris par surprise. Ils pensaient que les Etats-Unis ne se sentaient pas concernés par la valeur du yen. L'intervention de la Réserve fédérale [...] l a pris de court. Le moment choisi était excellent, mais on peut se demander pourquoi Washington a décidé d'agir. Les cyniques penseront à l'effet négatif que la baisse du yen a eu sur Wall Street. Mais il est plus probable que le détonateur ait été les mauvaises statistiques économiques publiées en Chine. L'impensable, une dévaluation de la monnaie chinoise, semble devenir possible. La dernière chose que les Etats-Unis veulent est de gâcher la visite du président Clinton en Chine la semaine prochaine. » The Wall Street Journal + Une économie faible a besoin d'une monnaie forte « Les États-Unis doivent aider l'Asie à s'éloigner du précipice en disant haut et fort que la stabilité d'une monnaie doit être le principe de base de tout programme économique », écrit David Malpass, chef économique à Bear Stearns, à Washington. « Ce concept devrait être incorporé dans les plans de redressement du Fonds monétaire international et conseillé au Japon comme étant la meilleure façon de relancer la consommation intérieure. Si le principe de la stabilité des monnaies avait été respecté, les répercussions de la crise en Asie auraient été moins fortes. En 1996 et 1997, le FMI aurait dû pousser la Thaïlande a renforcer la situation financière de ses banques. Au lieu de cela, le FMI a secrètement encouragé la Thaïlande à dévaluer, en pensant que cette mesure allait améliorer sa compétitivité. Un an plus tard, les exportations de la Thaïlande continuent à baisser, montrant bien que les dévaluations sont anticompétitives. L'Asie du Sud-Est paye chèrement cette tentative malheureuse de jouer avec les dévaluations. Les marchés des actions ont baissé de 60 % à 90 % depuis le début de 1997. » |
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" La baisse du yen n'est pas inquiétante pour l'instant "
« La Tribune ». - Faut-il s'inquiéter de l'impact de la crise asiatique sur l'économie française ? Thierry Deheuvels. - L'impact de la crise asiatique est évalué au pire à 0,5 point du produit intérieur brut. C'est important mais largement compensé par la vigueur du mouvement de croissance en Europe continentale, qui a eu tendance à être sous-évaluée. Les récentes baisses de la Bourse sont surtout liées à des logiques de prises de bénéfices sans qu'il y ait vraiment des inquiétudes. La baisse du yen est-elle un facteur de déstabilisation ? - A partir du moment où le dernier plan de relance japonais n'était pas crédible, la baisse du yen s'est avérée inévitable. La dépréciation de la devise japonaise a, pour l'instant, surtout un effet positif en ce sens qu'elle permet aux Etats-Unis de faire l'économie d'une hausse des taux d'intérêts. Reste maintenant à savoir comment va être géré l'atterrissage du yen. Le principal élément d'incertitude interviendra fin juillet-début août, après les élections législatives, lorsque sera présenté le programme économique du prochain gouvernement à Tokyo. La récente baisse du marché des actions françaises ne vous effraie donc pas ? - C'est une excellente opportunité pour se repositionner sur ce marché. Nous restons positifs sur les marchés d'actions d'Europe continentale et sur la France en particulier. Quel indicateur de marché faut-il surveiller en priorité ? - Il faut regarder de très près les consensus concernant l'évolution des bénéfices par action. Tant que cet indicateur n'est pas à la baisse, il n'y a pas d'inquiétude à avoir. |
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Cette fois-ci, le monde commence à trembler
Experts et responsables politiques estiment que l'effondrement du yen a modifié la nature et la dimension de la crise asiatique.Tokyo doit réagir et Washington lever l'ambiguïté sur son attitude. Avec l'effondrement du yen, la crise asiatique est sans doute en train de changer de nature et de dimension, devenant par conséquent une menace beaucoup plus sérieuse pour l'économie mondiale. Tel semble être le sens des déclarations de plus en plus alarmistes qui se sont multipliées au plus haut niveau au cours des dernières quarante-huit heures. ... « L'Asie est au bord de l'effondrement financier », affirmait la banque d'affaires américaine Lehman Brothers dans une note de conjoncture hebdomadaire. « La situation en Asie est sans précédent, avec les secteurs financiers et les économies de toute la région en situation de fragilité ou pire. » Les causes. Selon Lehman Brothers, six phénomènes peuvent précipiter « un effondrement pur et simple » : la prolongation de l'inertie japonaise face à la crise de son système bancaire, la poursuite de la chute du yen, un effondrement de la Bourse de Tokyo, une dévaluation du yuan chinois, un ralentissement plus net que prévu de l'économie américaine et, enfin, une perte généralisée de confiance sur les marchés. Les experts de Lehman ne poussent pas le catastrophisme jusqu'à ajouter que ces hypothèses ne sont pas mutuellement exclusives. Mais c'est malheureusement le cas. Face à de telles menaces, tous les regards sont désormais tournés vers Tokyo et, dans une moindre mesure, vers Washington. En publiant hier son rapport mensuel sur l'état de l'économie japonaise, la Banque du Japon a montré au gouvernement de Ryutaro Hashimoto l'ampleur de la tâche à accomplir. La demande intérieure est faible, la production déclinante, le chômage en hausse alors que l'unique moteur de l'économie, les exportations, donne d'inquiétants signes de faiblesses, estime la banque centrale. Elle souligne que le plan de relance de 16.600 milliards de yens (environ 690 milliards de francs) annoncé au mois d'avril dernier pourrait ne pas suffire à sortir le Japon d'une récession « officielle » depuis l'annonce, vendredi, de la chute du PIB pour un deuxième trimestre consécutif. « Les effets positifs de la politique fiscale pourraient être affaiblis si la détérioration rapide des conditions de l'emploi et des salaires entrave davantage l'activité économique », selon les économistes de la Banque du Japon. L'urgence. Mais le plus urgent demeure de rétablir une parité yen/dollar jugée plus réaliste, comme en témoignent les appels de plus en plus désespérés lancés ces derniers jours par les responsables nippons : « Il nous faut entreprendre des actions décisives contre un affaiblissement excessif du yen en coopération avec d'autres pays », vient ainsi de déclarer le vice-ministre des Finances, Koji Tanami. Premiers destinataires de cet appel, les Etats-Unis restent cependant sur la réserve. Depuis la fin du mois dernier, on prête à Robert Rubin l'intention de laisser glisser le yen jusqu'à 150 pour 1 dollar. Même s'il est inquiet des risques de débordement, le secrétaire américain au Trésor ne se lancera dans une opération d'intervention concertée que s'il est persuadé de sa nécessité et de son succès. Ce n'est manifestement pas encore le cas. |
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Le
FMI prêt à " soulager " l'Asie
Les experts internationaux estiment que le yen va aggraver la récession en Asie. Le FMI se prépare à réévaluer ses hypothèses et à relever les plafonds des déficits publics. La chute du yen risque d'enfoncer le continent asiatique dans une récession plus profonde, durable et contagieuse qu'on ne le prévoyait. Ce diagnostic, émis hier par des représentants de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement (BAD), trouve un écho au sein du FMI, et la Maison-Blanche craint que « la faiblesse de l'économie japonaise [ait] des effets aux Etats-Unis ». ...« Nous avons mal jaugé la profondeur de la récession en Asie », concédait, hier, une source proche du FMI. Le Fonds monétaire international doit donc se livrer dans les semaines qui viennent à un exercice d'équilibriste bien difficile : ne pas désavouer trop bruyamment ses projections optimistes du mois d'avril dernier sur la reprise en Asie dans le courant 1999, tout en corrigeant le tir. Dans son document de printemps, le « World Economic Outlook », les analystes du Fonds prévoyaient, en effet, une croissance pour l'année prochaine de « 2,5 % à 4,5 % pour les nouveaux pays industrialisés asiatiques ». Ces mêmes experts tablaient tout simplement, pour ces nations, sur un « rebond expansif impressionnant en 1999 ». Aujourd'hui, avec l'emballement de cette crise et la plongée de l'économie japonaise dans la récession, on commence à prendre la mesure de l'égarement du FMI. « Nos projections n'étaient pas bonnes », concède cette source proche de l'organisation internationale. ...Depuis le début de la crise, près de 120 milliards de dollars auraient quitté la Corée du Sud, la Thaïlande, l'Indonésie, la Malaisie et les Philippines, soit 10 % de leur PIB total. L'impact est énorme sur ces économies qui ne bénéficient pas pour le moment d'un boom de leurs exportations lié aux dépréciations monétaires de la région. |
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Remarks by Under Secretary of Commerce David L. Aaron on the continuing crisis in Asia at the Asian Pacific Council of American Chambers of Commerce, U.S. Chamber of Commerce, Washington D.C. |
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Washington
lie la faiblesse du yen à la déprime économique japonaise
Pour le secrétaire américain au Trésor, un redressement de la monnaie nippone ne peut venir que d'une reprise économique interne. Les analystes s'attendent à l'annonce, aujourd'hui, d'un recul du produit intérieur brut pour le deuxième trimestre consécutif. Lorsque Tokyo éternue, la Thaïlande s'enrhume... Les opérateurs nationaux ou étrangers en Thaïlande s'alarment de la baisse du yen. Son principal impact devrait se faire sentir sur les investissements directs.De nouvelles privatisations pourraient pallier l'absence de liquidités. La Corée en première ligne « Les conséquences de la dépréciation du yen vont être énormes pour nous », a déclaré le directeur des exportations au ministère coréen du Commerce et de l'Industrie, Kim Chang-roh. Il a estimé que les exportations tomberaient à 1,9 milliard de dollars cette année, au lieu de progresser, si le won reste aux niveaux actuels contre le yen. « Un plongeon du yen risque de détruire l'industrie coréenne », a affirmé pour sa part Ohn Ki-un, analyste à l'Institut coréen de l'industrie et du commerce. Alors que la devise japonaise s'échangeait hier à 143 yens pour un dollar, le président sud-coréen Kim Dae-jung appelait lui-même le Congrès américain à l'aide. « Nous consacrons toutes nos forces à la façon de faire revivre l'économie coréenne, a-t-il lancé. Nous avons besoin de votre aide. » Le risque de rechute est particulièrement mal ressenti dans une économie qui commençait à remonter la pente. Certains intellectuels accusent même les Japonais de vouloir redresser leur situation sur le dos de la Corée. En effet, le FMI n'a pas arrêté de chanter ses louanges. Le won s'était stabilisé, grâce à une injection de fonds de 60 milliards de dollars du FMI, un placement d'obligations de 4 milliards de dollars et l'amélioration des exportations. Le pays a pu ainsi reconstituer ses réserves de devises étrangères, qui se montent à 31 milliards de dollars, alors qu'elles étaient tombées à 4 milliards en décembre dernier. Et la situation est encore fragile. Les banques détiennent toujours quelque 85 milliards de dollars de créances douteuses, et le crédit se fait de plus en plus rare. Une dizaine des grandes institutions financières ne parviennent pas à respecter les normes relatives au ratio du capital. Le chômage continue de monter, se situant maintenant au niveau alarmant de 6,7 %. Signe de la détresse qui s'empare du pays, le nombre des suicides, 25 par jour, dépasse même les records enregistrés en ce moment au Japon. |
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THE
ASIAN FINANCIAL CRISIS
PARTICIPANTS: GLEN RASE, U.S. AMBASSADOR TO BRUNEI WENDY CHAMBERLIN, U.S. AMBASSADOR TO LAOS JOHN R. MALOTT, U.S. AMBASSADOR TO MALAYSIA STEVEN GREEN, U.S. AMBASSADOR TO SINGAPORE WILLIAM H. ITOH, U.S. AMBASSADOR TO THAILAND DENNIS HARTER, CHARGE D'AFFAIRES TO VIETNAM ERNEST Z. BOWER, PRESIDENT, U.S.-ASEAN BUSINESS COUNCIL |
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Marchés émergents - La chute du yen cause une débâcle
boursière en Asie
La difficulté du G7 à stopper la baisse du yen a provoqué une tempête sur les marchés asiatiques. Les opérateurs craignent maintenant une dévaluation du yuan chinois. Les marchés émergents d'Asie ont connu une journée noire hier. L'incapacité du G7 à enrayer la baisse du yen a provoqué des dégagements importants sur toutes les places financières, où les opérateurs craignent maintenant une dévaluation du yuan chinois ; dévaluation qui mettrait notamment à mal le maintien de la parité entre le dollar Hong Kong et le dollar américain, le fameux peg. Le gouverneur de la banque centrale chinoise Dai Xianglong a en effet mis l'accent sur l'impact négatif de la baisse du yen sur la balance commerciale de Pékin. Pour de nombreux observateurs, la Chine ne va pas pouvoir longtemps éviter une dévaluation, et le moment semble propice, les Japonais représentant les boucs émissaires parfaits. Certains analystes estiment en outre que Washington ne verrait pas d'un mauvais oeil le Japon dans le rôle de fauteur de troubles. A Hong Kong, la défense du peg commence aussi à inquiéter les entreprises, qui voient leurs concurrents japonais bénéficier de la baisse de leur devise pour exporter. Selon un économiste d'une banque américaine, le yuan est désormais surévalué de 20 % et le dollar Hong Kong de 50 %. Et le spectre de la récession vient hanter les financiers qui craignent par-dessus tout les conséquences désastreuses qu'aurait une baisse de régime du Japon, principal partenaire commercial des pays de la région. Sydney non épargnée. Le marché de Hong Kong a d'ailleurs violemment décroché, puisque l'indice Hang Seng a perdu 4,91 % à 7.979,37 points. Les valeurs liées à la Chine continentale ont plus particulièrement souffert. Même tendance à Singapour, où l'indice Strait Times a abandonné 4,42 % en terminant à 1.067,81 points. En Malaisie, la Bourse de Kuala Lumpur a cédé 3,12 %, en Corée du Sud, le marché de Séoul a perdu 4,71 % et en Thaïlande, Bangkok a plongé de 5,24 %. La bourrasque n'a pas épargné l'Australie, où le dollar australien a connu un nouvel accès de faiblesse malgré la récente hausse des taux d'intérêt. Depuis le début du mois, il a perdu 6,4 % par rapport au billet vert. La Bourse de Sydney a pâti de la situation en reculant de 1,18 %. |
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Le yen ébranle la Chine. La chute de la monnaie japonaise pourrait inciter Pékin à dévaluer |
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Les
pays occidentaux semblent se résigner à la dérive
du yen...
Après une première réunion, hier à Paris, dans le cadre de l'OCDE, les adjoints des ministres des Finances du G7 auront du mal à s'accorder aujourd'hui sur une action concertée pour enrayer la chute du yen. Washington paraît en effet s'accomoder d'un dollar fort aux effets désinflationnistes. La déprime envahit à nouveau les marchés financiers asiatiques, alimentée cette fois par la faiblesse de l'économie japonaise et la chute vertigineuse du yen. Pour la première fois depuis sept ans, la monnaie nippone a franchi en début de semaine le cap des 140 yens pour un dollar, alors que les craintes d'un nouveau plongeon dans la récession se confirment. Les responsables monétaires internationaux ne semblent pourtant pas déterminés à venir en aide au yen. Réunis à Paris hier au sein de l'OCDE, les adjoints des ministres des Finances des pays du G7 ont refusé de faire la moindre déclaration susceptible de soutenir la devise japonaise sur les marchés des changes. Une nouvelle occasion leur sera donnée aujourd'hui lors d'une réunion extraordinaire. Mais Robert Rubin, secrétaire d'Etat au Trésor américain, a déjà laissé entendre qu'il fallait écarter toute perspective d'intervention concertée des banques centrales pour faire remonter le yen. Expert des monnaies au Nomura Research Institute à Londres, Marco Derks résume : « Les Etats-Unis ont changé leur fusil d'épaule. Ils vont laisser filer le yen et préfèrent avoir un dollar fort pour éviter les tensions inflationnistes chez eux. »... |
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Il faut laisser le yen poursuivre sa chute
« Pendant des années, le yen a été l'une des monnaies les plus fortes du monde. Ce n'est plus le cas. Il a atteint cette semaine son niveau le plus bas en sept ans, 138 yens pour un dollar, soit un chute de 40 % en trois ans. Certains y voient une preuve supplémentaire d'une crise économique toujours plus profonde pour le Japon, et un mauvais présage pour le reste du monde. Les inquiétudes nées des risques de prolongement de la crise asiatique du fait de la chute du yen ont contribué à faire plonger Wall Street. Pourtant, de tels sentiments sont déplacés. Un yen plus faible n'a rien d'une panacée, mais il fera vraisemblablement plus de bien que de mal. Ce qui est plus que ce que l'on pourrait dire des mesures qui seraient nécessaires si les responsables de la politique monétaire se décidaient à le faire remonter. [...] Un yen faible sera triplement bénéfique pour le Japon. D'abord, il dopera les exportations qui pourront compenser la faible demande intérieure. Ensuite, en poussant les prix des importations à la hase, il rendra la déflation plus improbable. [...] Et enfin, un yen plus faible attirera davantage de capitaux vers le marché des actions et vers l'immobilier japonais, contribuant aussi à amoindrir l'une des plus graves difficultés du secteur financier. » |
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En Asie, la croissance ne suffit plus
« Alors que B. J. Habibie prenait la présidence de l'Indonésie, on a entendu un reporter de CNN assurer qu'"un large consensus" désignait la réforme politique comme la priorité numéro un. Il y a deux semaines, le même "large consensus" assurait que la place du président Suharto à la tête de l'Etat était sûre. Il y a un an, un consensus qui comprenait le Fonds monétaire international présentait l'Indonésie comme la vitrine du monde en développement. Alors, il faut nous pardonner de conserver un certain scepticisme face aux opinions des "experts". A mesure que la situation s'éclaircit dans les rue de Jakarta, ce que l'on peut affirmer c'est que l'on vient d'assister à la mort du modèle coréen. Ce qui ne veut pas dire que le capitalisme dirigé par l'Etat ait montré qu'il était voué à l'échec. L'inefficacité économique d'un tel système a déjà été largement démontrée par la crise financière de la région. Ce qui a disparu en mai en Jakarta, c'est l'idée que les gouvernements ne peuvent pas se reposer sur la seule croissance économique pour résoudre tous leurs problèmes. |