Le Génie de l’Inde
Guy SORMAN
Paris, Fayard, Paris, 2000, 120 F

Trois personnalités ont guidé l’auteur en Inde, où il séjourna tout au long de l’année 1999. Tocqueville d’abord, qui aurait cherché en Inde ce dont il avait la nostalgie en Europe : des démocratie locales capables de résister à l’étatisme national. Romain Rolland ensuite, qui voyant l’Occident sombrer dans le rationalisme et le matérialisme en attendait la rédemption de l’Inde. Il avait fait de la réconciliation des deux “génies“, celui de l’Occident et celui de l’Inde, incarnation de l’Orient, sa “Grande Cause“. Le troisième homme, c’est Gandhi qui nous dit entre autres choses que le progrès (économique) ne suffit pas ou encore, que l’on prenne soin de préserver nos différences de culture…

Le premier avait cherché la signification de l’Inde à travers sa société, le second en guettait le message en scrutant l’âme du peuple. L’action concrète entreprise par le dernier pour la libération de ses concitoyens est en train de prendre un sens universel.
 

L’ouvrage de Guy Sorman s’articule autour de cinq parties :

Première partie : l’harmonieuse anarchie
1- un milliard de républicains
2- Le char d’Arjuna
3- Les deux islam

Seconde partie : l’esprit des castes
4- La faute à Rousseau
5- Discours sur l’inégalité

Troisième partie : pour une économie de la dignité
6- La bombe et le choléra
7- Le libéralisme ne suffit pas
8- Internet à Pondichéry

Quatrième partie : la tolérance des dieux
9- Chacun cherche son gourou
10- Calcutta sans Romain Rolland
11- Le tisserand de la révolte

Cinquième partie : le message de l’Inde
12- L’Inde en nous
13- Gandhi qui vient

Épilogue

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Avertissement

Le caractère abstrait du résumé de l’ouvrage présenté ici répond au souci de rendre succinctement compte des principaux traits de la société indienne telle qu’elle a été analysée par son auteur. Mais ce faisant, il élude complètement l’une des qualités du “Génie de l’Inde“. Car Guy Sorman a toujours cherché une compréhension profonde des faits culturels, sociaux ou politiques à travers l’observation de situations vécues et de portraits, qu’il relate d’une façon souvent pittoresque, comme autant de pochades recueillies au fil de séjours qu’il fit en Inde en 1999, indépendamment de voyages plus anciens, effectués depuis 1974. Ce qui donne à la lecture du “Génie de l’Inde“ un rythme soutenu jusqu’à la fin, alternant récits de terrain et réflexion. Celle-ci esquisse fréquemment des parallèles entre l’Inde et l’Occident ou s’élargit à un examen plus général des situations comme, par exemple, le statut de l’islam.
Bref, un réel plaisir en même temps qu’une approche actuelle et relativisée des Indiens et de l’Inde, constamment rappelée par l’auteur, tant l’immense diversité et la puissante vitalité de ce grand pays rendent impossibles l’exhaustivité comme les propos définitifs. 

Sources d’Asie