Louis Cha, connu sous le nom de Jin Yong comme auteur célèbre de romans de cape et d'épé, fonda le Mingbao en 1959. Dans les années 1960-70: le Mingbao s'opposa ouvertement à la Révolution Culturelle et fut reconnu dès lors comme le journal le mieux informé sur les affaires de Chine continentale. Dans les années 1980: le Mingbao a encouragé les réformes en République Populaire de Chine, pratiquant une autocensure limitée qui interdisait notamment les critiques ouvertes à l'égard de Deng Xiaobing. Louis Cha s'est à cette époque engagé en faveur de la politique communiste vis à vis de HongKong, en devenant membre du Comité consultatif pour la Loi fondamentale et du Comité de rédaction de la Loi fondamentale. En 1989: le Mingbao a violemment condamné la répression des évènements de TianAnmen, et Louis Cha a démissionné des ses fonctions officielles dans les nouvelles instances honkongaises. En 1992: Louis Cha a pris sa retraite, choisissant
pour successeur Yu Pun-hoi (Yu Pinhai), homme d'affaire hongkongais.
Xi Yang, reporter d'origine chinoise et sans titre de résident permanent à HongKong, travaillait pour le MingBao. En 1993, suite à une série d'articles sur les taux d'intérêt en Chine et sur les ventes d'or de la RPC sur le marché international, il fut arrêté puis condamné par la RPC à 12 ans de prison pour "vol de secrets d'Etat". Après s'être rangé, dans un premier temps, du côté
du régime de Pékin, Yu Pun-hoi dût finalement
céder à la pression de sa rédaction et de l'opinion
publique de HongKong en s'engageant en faveur de Xi Yang. Depuis
ses relations avec le régime communiste sont fortement altérées.
Bien qu'il soit encore détenteur de la majorité des parts du Minbao, Yu Pun-hoi est aujourd'hui dans une position fragile. Parallèlement à l'affaire Xi Yang, la presse Hongkongaise révélait en 1994 que durant ses études universitaires au Canada il avait été condamné et emprisonné pour diverses infractions; ceci l'ammena à démissionner de la présidence du Conseil d'admnistration du journal. Le Conseil d'administration est depuis présidé par un chinois d'Indonésie de nationalité singapourienne, M. Oei Hong Leong (Huang Hongnian), détenteur de 10% des parts; et la présence des tycoons d'outre-mer fut renforcée par l'arrivée en 1995 d'un chinois de Malaisie, M. Tiong HiewKing (Zhang Xiaoqing), également propriétaire du MingBao à hauteur de 10%. Tous deux sont en très bons termes avec les autorités de Pékin. La nouvelle ligne éditoriale du Mingbao se caractérise par une revalorisation de sa mission nationale "faire une journal de Chinois". Son allégeance à la Chine continentale est renforcée par les intérêts économiques en jeu pour ses différents actionnaires (Yu Pun-hoi, également propriétaire de la chaîne China Television Network, ambitionne de diffuser ce futur CNN chinois sur le continent), d'où une autocensure croissante. |