Hong-Kong Standard (HKS)
 
 
Concurrent traditionnel du South China Morning Post, le Hong-Kong Standard est un quotidien fondé en 1949, et dirigé depuis 1954 par Melle Sally Aw (Hu Xian), patronne du groupe de presse Sing Tao qu'elle a hérité de son père, Aw Boon Haw (Hu Wenhu), l'inventeur du 
célèbre Baume du Tigre. 
 
Moment critique pour le Hong-Kong Standard 

Le HKS se trouve aujourd'hui dans une passe difficile. En effet, depuis le 4 juin 1997, il fait l'objet d'une enquête policière menée par l'Independent Commission Against Corruption, et plusieurs de ses dirigeants, dont Melle Aw, ont été arrêtés puis relâchés sous caution. 

L'ICAC leur reproche d'avoir artificiellement gonflé les chiffres de tirage, soumis à audit, en imprimant chaque jour jusqu'à 23 000 exemplaires superflus vendus directement à une entreprise de recyclage de vieux papier. Ce subterfuge aurait eu pour but d'améliorer les recettes publicitaires et de réduire le déficit de gestion du journal. On peut remarquer que les ventes annoncées du HKS ont effectivement connu un accroîssement brutal en 1994, en passant de 38 000 à 57 000 au cours de l'année.  Ce gain ne pouvait guère s'expliquer par une amélioration de la qualité informative du journal, ni par un changement de ligne éditoriale, le HKS ayant poursuivi sa politique de séduction à l'égard des autorités chinoises initiée au début des années 90. Quelle que soit la conclusion de l'enquête en cours, il est clair que l'image du journal pâtira de cette affaire, notamment auprès des annonceurs. Celle-ci sera d'autant plus dommageable que l'ensemble du groupe Sing Tao se porte mal et que des rumeurs de vente n'ont cessé de courir dans les derniers mois. 
 
Risque de disparition du Hong-Kong Standard 

Une disparition éventuelle du HKS serait sans aucun doute une grande perte pour la presse de  Hong-Kong, non seulement parce qu'on y trouve parfois des informations négligées ou moins développées dans le South China Morning Post, mais aussi et surtout parce qu'un monopole n'est jamais une bonne chose, même lorsque l'organe de presse qui en jouit est au départ de très bonne qualité, ce qui est le cas du South China Morning Post. 

Source: Perspectives Chinoises N°41 mai/juin 1997