L'implantation des entreprises asiatiques dans la région  Nord
 
Le chantier Toyota démarre sur les chapeaux de roue (La Tribune, 15/9/98)
A Onnaing, près de Valenciennes, le vaste chantier de terrassement s'est ouvert. Confié à Fougerolles, ce marché est le premier d'une série dont le montant total est évalué à près de 3,5 milliards de francs. 
  Depuis le 1er septembre, la société Fougerolle réalise la coordination des travaux de terrassement, première étape  de la construction de l'usine Toyota d'Onnaing, près de Valenciennes (Nord). La filiale du groupe Eiffage,   quatrième major français du BTP, est mandataire d'un pool de trois sociétés du même groupe. Deux d'entre elles   sont bien connues dans la région : SGTN, Beugnet Grands travaux et Tinel, elle-même filiale de Beugnet. Pour   réaliser la plate-forme qui accueillera l'usine, les parkings de stockage des véhicules produits, ainsi que ceux du   personnel, 1,5 million de mètres cubes de terre seront déplacés d'ici au 30 novembre prochain. Le solde du   terrassement sera terminé en juillet 1999. Ce chantier, qui mobilise soixante-dix engins de grandes puissances, est  évalué à 100 millions de francs. 
  De son côté, la communauté de communes de la Vallée de l'Escaut (vingt-trois communes, 140.000 habitants) a pris  en charge les acquisitions de terrains nécessaires à l'extension de la ZAC et les travaux d'amé- nagement. Des 100  hectares initiaux, la zone d'activités est passée à 350 dont 237 seront occupés par Toyota. Outre la démolition de  six blockhaus, la préparation du site a nécessité la déviation d'une conduite de gaz de l'Otan, la construction  d'embranchements ferroviaires et autoroutiers ainsi que l'orga- nisation d'un chantier de fouille archéologique. «  Nous avons dû emprunter 80 millions de francs auprès de la Caisse d'Epargne des Pays du Hainaut et négocier un  remboursement différé de cinq ans. Sur cette somme, 12 millions de francs ont été consacrés au chantier de fouille  archéologique », détaille Cécile Gallez, maire de Saint-Saulve et présidente de la Communauté de communes. « Cet  effort est très important, compte tenu que notre budget total d'investissement est de 104,8 millions de francs et que  30,3 millions avaient déjà été attribués au rachat de la zone d'Onnaing ». 
  Installation rapide. Cécile Gallez précise : « Cordonnée, dans sa première phase, par Henri Masse, le sous-préfet de  Valenciennes, l'installation de Toyota a été particulièrement rapide. A peine neuf mois se sont écoulés entre  l'annonce officielle du constructeur japonais et le premier coup de bulldozer. Dans ce laps de temps, il a fallu  réviser le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) de l'arrondissement, obtenir l'aval des  quatre-vingt-deux maires concernés et de l'ensemble des autorités compétentes ». Pour réaliser ses objectifs, le  représentant de l'État a constitué un groupe de travail permanent. Réunis toutes les semaines avec la délégation de   Toyota, il associe des représentants de la DDE (Equipement), de la Drire (Industrie, Recherche, Environnement), de   la chambre de commerce, de la communauté de communes et de la Datar. 
  A la tête du bureau local de représentation de Toyota Motor Corp, Seiichiro Adachi annonce l'arrivée imminente   d'une trentaine de cadres japonais. « Il s'agit des cadres permanents, s'installant dans la région avec leur famille. Ils   seront rejoints par une centaine de formateurs. » D'ici quelques semaines, le nom du directeur de l'usine sera   connu. Avec prudence, Seiichiro Adachi n'a pas exclu l'hypothèse, avancée localement, du recrutement d'un cadre   issu d'un constructeur français. Sa première mission sera de constituer l'équipe de direction, puis, dès le printemps   prochain, d'organiser le recrutement des opérateurs. D'ici l'an 2000, l'usine regroupera mille salariés. Avec l'objectif   d'une production de 150.000 véhicules par an, ce chiffre sera progressivement doublé.