L'implantation des entreprises asiatiques dans la région  Ile-de-France
 
Ile-de-France + Les investisseurs japonais privilégient la recherche (La Tribune, 29/4/98)

La région accueille plus de 200 entreprises japonaises, employant près de 3.000 personnes. Leurs projets de développement sont en suspens, suite à la crise de l'économie nippone.
Sumitomo Sitix, premier producteur mondial de titane métallique et de silicium pour l'industrie électronique, va lancer la construction d'une  nouvelle usine dans les Yvelines à la fin de l'année. Le groupe japonais a racheté il y a deux ans la société Epitech, une entreprise  spécialisée dans la fabrication de composants électroniques de grande puissance pour l'automobile, les téléphones portables ou les  téléviseurs. Il prévoit d'installer douze réacteurs dans la nouvelle unité, en plus des dix d'aujourd'hui.
« Au total, l'investissement sera de l'ordre de 150 millions », précise Kaoru Hagiwara, directeur financier d'Epitech. Des emplois seront  créés au fur et à mesure du développement de l'usine qui doit démarrer fin 1999. C'est l'un des rares projets d'investissement de société  nippone dans la région capitale.
Les services en tête. L'Ile-de-France compte un peu plus de 200 entreprises japonaises, dont 70 % dans les services. Les plus grands noms  sont présents : JVC, Nintendo, Pentax, Mitsui mais aussi Sun Chemical, Konica ou encore Shiseido. Ces unités représentent de 2.000 à  3.000 emplois.
« Nous avons constaté un ralentissement des projets d'implantation depuis 1997, sans doute à cause de la crise que connaît la Japon »,  remarque Lorraine Soubzmaigne de la direction Asie, à l'Agence pour l'implantation des entreprises en Ile-de-France. Financée à 60 % par  la région, cette agence est chargée de faciliter la venue de sociétés étrangères. Elle mise sur les quartiers généraux européens, une bataille  engagée avec Londres, Amsterdam et Bruxelles. « Quand on a un QG asiatique dans sa région, les décideurs poursuivent en général leurs  investissements localement ou dans les autres régions, en développant un laboratoire de recherche ou un centre de production », explique  Jean-Maurice Parnet, son directeur.
Attirer les fournisseurs. Les centres de recherche sont une autre de ses cibles. L'an dernier, le groupe japonais Sony Software a ainsi  installé son centre de développement en logiciels au coeur de Paris. Cette année, une quinzaine de projets sont dans les cartons,  notamment ceux d'équipementiers automobiles. « L'imlantation de Toyota à Valenciennes va générer celles de ses fournisseurs », estime  Jean-Maurice Parnet. Pour l'accueil de Sumitomo Sitix, l'Ile-de-France était en concurrence avec l'Irlande et l'Ecosse. Même si le conseil  régional a attribué une subvention de 2 millions de francs pour aider la commune et le conseil général à desservir le site, « ce ne sont pas  les aides qui nous ont motivé, dans d'autres régions, elle sont beaucoup plus importantes », assure Kaoru Hagiwara, directeur financier  d'Epitech.
En Ile-de-France, 90 % des investissements étrangers sont en effet réalisés sans aucune aide publique. Sumitomo Sitix comme Akebono  Brake Industry, leader des plaquettes de frein au Japon qui a installé son centre de recherche européen à Gonesse (Val-d'Oise), ont choisi  la région pour l'importance de son pôle de recherche et la qualité de sa main-d'oeuvre. « Nous pouvons obtenir beaucoup d'informations  scientifiques grâce à notre collaboration avec d'autres laboratoires, précise Tadao Watanabe, directeur du bureau de liaisons de Akebono.
La proximit de l'aéroport de Roissy est aussi pour nous un atout. » Pourtant, c'est à Arras que la société japonaise va construire une usine  de plaquettes de frein destinées au marché européen. La fabrication doit démarrer en avril 1999, avec à la clef 60 emplois.