LA GESTION DES BASSINS HYDROGRAPHIQUES EN ASIE
extraits de “La Lettre du Réseau”, N° 6, 1er trimestre 1998, stp-riob@oieau.fr )
(avec l’aimable autorisation de l’Office International de l’Eau)
 
INDONÉSIE : LE BASSIN DE LA BRANTAS (JAVA EST)
NOTRE DEVISE : UN FLEUVE, UN PLAN, UNE GESTION.

L’aménagement du bassin (12000 km2) a débuté en 1960 avec le premier schéma directeur. Six grands et dix petits barrages sont gérés par l’entreprise publique, Jasa Tirta. La plupart sont des barrages à buts multiples et alimentent environ 14 millions d’habitantsdu bassin. Les revenus de l’entreprise proviennentdu service des eaux payé par les bénéficiaires. Divers problèmes restent à résoudre: conflits d’intérêts entre production d’énergie et demande en eau pour l’irrigation, pollution del’eau, sédimentation dans les réservoirs, dégradation du lit du fleuve en raison d’extraction illégale de sable. Ceux-ci sont débattus par le Comité de Gestion de l’Eau, présidé par leVice-Gouverneur. Des réunions, rassemblant tous les membres (Gouvernement local, service d’irrigation, compagnied’électricité, compagnie d’eau,conseil de la Pêche, agence de la météorologie, Jasa Tirta, etc.) sont organisées deux fois par an, au moins, afin de résoudre les problèmesqui se posent dans le bassin en cas de sécheresse ou pendant la saison des pluies. Actuellement, les conditions sont différentes de celles des années 60. L’industrialisation, l’urbanisation, etc.,se développent dans le bassin et la demande en eau augmente, la qualité de l’eau se détériore alors que l’eau disponible est limitée; aussi PJT pense que le Schéma Directeur doit être modifié. La question est de savoir comment conserver les ressources en eau pour les générations futures, nos enfants et petits-enfants, etc. Trois schémas directeurs ont été éla-borés jusqu’à présent, ceux de 1961,1973 et 1985, tous avec des objectifs différents. Dans le plan exhaustif de gestion des ressources en eau du bassin de la Brantas, l’aménagement des ressources en eau, la conservation du bassin-versant, la maîtrise des crues, les aspects quantitatifs et qualitatifs de l’eau sont à revoir, mais également la gestion de l’entreprise elle-même afin que son existence soit justifiée, et finalement les aspects environnementaux du fleuve, la participation de la collectivité et des bénéficiaires (usagers),etc. Nous envisageons maintenantune approche intégrée de la gestion d’un bassin-versant...
Ir. Kusumarini / Perum Jasa Tirta
Fax : (62-341) 551 


OUZBEKISTAN : LE BASSIN DE LA MER D’ARAL
UN ATELIER TECHNIQUE INTERNATIONAL.

Un atelier technique international sur les problèmes du bassin de la mer d’Aral s’est tenu à Tachkent les 15 et 16 octobre dernier. Il étaitorganisé par le Comité Exécutifdu Fonds International pour la Mer d’Aral (EC-IFAS) à l’initiativede la Banque Mondiale et duPNUD. L’atelier a réuni les Vice-Premiers Ministres des Etats d’Asie Centrale, les responsables et spécialistesdes ministères, les ambassades, les représentants de plus de 30 pays, banques et fonds de développement, la Banque Mondiale, les Agences des Nations-Unies, des experts et spécialistes d’organisations non-gouvernementales et environnementales, soit plus de 200 participants au total. Les participants ont souligné que la crise de la Mer d’Aral est un avertissement pour la communauté internationale et illustre la rapidité avec laquelle un désastre peut se développer et menacer la région entière. Il y 20 ans, personne n’attachait d’importance à ce mauvais présage. Vingt années représentent une petite période de la vie de la planète, et dans cette période, le quatrième lac du monde est en train de disparaître de la face de la terre, et une population équivalente à celle d’un pays d’Europe se trouve à l’épicentre de la crise et subit des effets néfastes extrêmes du plusgrand désastre environnemental du 20è siècle. Les participants ont approuvé les objectifs et les activités suivants :
 * l’utilisation rationnelle des ressourcesen eau dans le bassin de la mer d’Aral sera la première priorité des Etats d’Asie Centrale,
 * les fonds des agences internationales, des pays bailleurs de fonds, des gouvernements, des autorités locales et de l’ECIFAS vont se concentrer sur la réhabilitation de l’environnement et la protection de la population,
 * les informations sur l’état actuel de la crise vont attirer l’attention du public mondial, des agences internationales, des pays donateurs, des individus et des fondations sur la situation environnementale de la Mer d’Aral qui menace l’humanité et les persuader d’unir leurs efforts pour atténuer son impact,
 * la tragédie de la Mer d’Aral va persuader chacun que si les nations n’ont pas conscience de l’impact des désastres environnementaux et ne prennent pas les mesures nécessaires afin d’arrêter l’utilisation irrationnelle de la nature, elles vont mettre en danger l’humanité toute entière,
 * la mise en oeuvre des engagements pris par les cinq Etats d’Asie Centrale, avec le support de la communauté internationale, vont pouvoir enrayer cette menace et résoudre les problèmes environnementaux majeurs. Les subventions des bailleursde fonds s’élèvent à plus de15 milliards de US$. Les participants ont cependant fait remarquer qu’en dépit de l’ampleur des travaux effectués, les interventions dirigées vers l’atténuation de l’assèchement de la Mer d’Aral étaient insuffisantes et ont demandé une aide plus importante pour les programmes destinés à ce bassin et des priorités complémentaires pour la lutte contre la pauvreté. Les participants ont noté avec satisfaction que les cinq Etats d’Asie Centrale ont créé une organisation régionale pour la coordination de tous les programmes et projets concernés par le Bassin de la Mer d’Aral - le Fonds International pour la Mer d’Aral - , avec un Comité exécutif et des départements dans les Etats riverains. Le Comité exécutif coopère avec tous les bailleurs de fonds et peut allouer les subventions et fonds ainsi que l’assistance directe ou indirecte. Une publication indépendante de l’IFAS permettra un suivi permanent de la crise et l’information du public et des spécialistes : le bulletin “Vestnik Arala” sera publié bisannuellement en russe et trimestriellement en anglais.
EC-IFAS
Fax: (8-3712) 410730
 

 
Mise à jour :  mai 1998
 Retour à la page d'accueil de Sources d'Asie