|
|
Antiquités Depuis 30 ans les prédateurs écoulent les plus beaux objets d’art de Birmanie sur le marché thaïlandais. Un phénomène qui a touché jusqu’aux musées, souvent très pauvres. Et ceci, malgré des réglementations toujours en vigueur, affichées au temple Ananda de Pagan : « il est interdit d’exporter les antiquités suivantes : les images de Bouddha, les tapisseries, les marionnettes et les poids en bronze en forme de lion ou d’oiseau hintha ». D’ailleurs, à part les images de Bouddha dont on contrôle l’ancienneté lors du passage des bagages aux rayons dans les aéroports, le reste ne fait pas l’objet de surveillance particulière. Il ne reste donc pas grand-chose et les antiquités proposées font souvent plus vieilles qu’elles ne sont anciennes. Le principal domaine d’exploration demeure celui des petits bronzes (statuettes, poulies de métier à tisser en forme de kinnari), des laques (hsun-ok, présentoirs à offrandes, boîtes) des poids dits à opium (des séries de poids, en forme d’animaux, de taille décroissante) et de la brocante coloniale (mobilier, horloges, gravures et aquarelles) Où acheter ? À Mandalay, Maymyo et quelques boutiques spécialisées de Rangoon. Argent Moins prisé que l’or, il est peu utilisé dans la bijouterie, souvent travaillée en filigrane. Au repoussé, il sert à confectionner des coupes, ornées de symboles et scènes bouddhiques, destinées au culte. Où acheter ? À Sagaing, dans les environs de Mandalay. Bronze Le bronze, coulé à la cire perdue, sert toujours à réaliser des statues de Bouddha et des copies de poids et de figurines anciennes. Certains instruments de musique sont également en bronze : gongs triangulaires et clochettes auxquelles sont suspendues des feuilles de laiton découpé. Sur les foires organisées lors des fêtes de pagode, des artisans viennent vendre de très beaux couverts de bronze martelé. Où acheter ? À Pagan, Mandalay et dans les grands bazars de pagodes. Céramique Un matériau lourd et fragile, mais un domaine où les artisans birmans excellent. Les poteries, parfois ornées d’un décor moulé, sont revêtues de glaçures : des émaux, colorés à l’aide d’oxydes métalliques, qui forment de jolies coulures ambre, émeraude ou brunes. On en fait d’immenses jarres, mais aussi des vases, plats, bols etc. Où acheter ? La plupart des grands marchés couverts ont une ou plusieurs boutiques de céramiques. Pierres précieuses Rubis et saphirs de Mogok, au nord de Mandalay, émeraudes de l’état Kayah et jade de l’état Kachin, la Birmanie est un grand pays de pierres. Elles sont une des principales ressources de l’état et son monopole, donc l’objet d’un contrôle à la sortie du territoire : vous devez présenter la preuve de leur achat dans un magasin d’état pour les exporter. Les pierres y sont rarement vendues brutes et pas très joliment montées. Même si les magasins d’état vous procurent la tranquillité d’exporter des rubis, c’est un domaine où il faut être connaisseur : une pierre mal taillée perd de son éclat et une partie de sa valeur. Où acheter ? À Rangoon. Textiles La Birmanie fut un grand centre du tissage de la soie. Elle ne l’est plus : les soies que vous trouverez aujourd’hui proviennent essentiellement de Thaïlande. En revanche, elle exprime toujours ses talents dans le tissage du coton drapé pour l’indispensable longyi, coupé pour les vestes Shan et les sacs d’épaule. Certains sont rebrodés de fils de soie à la navette volante. La tradition du shwegyido en vogue à la cour du Mandalay connaît un grand succès touristique : cette technique d’appliqués, rebrodés de fils d’or et de paillettes et destinés autrefois à la réalisation de tentures, les kalaga, est utilisée aujourd’hui pour la fabrication de courtepointes, enveloppes de coussins, de sacs à dos et même de casquettes. Où acheter ? À Mandalay, à Amarapura (environs de Mandalay), au lac Inle. Bois sculptés et bois durs Roi des bois durs, le teck n’est utilisé en Birmanie que pour des objets de petites dimensions, car une grande partie part à l’exportation, importante source de devises : tableaux en relief, cadres sculptés jusqu’au manche incassable des décapsuleurs faits d’une vis et d’un boulon. Les bois durs et bois précieux (bois de rose, ébène, santal) sont tournés pour faire de la vaisselle décorative ou sculptés (images de Bouddha, divinités, animaux). Le bois sculpté sert toujours à confectionner la tête et les membres de marionnettes à fils, revêtues de somptueux costumes, brodés de fils et de paillettes. Où acheter ? À Mandalay, Amarapura, Pégu et dans les grands bazars de pagodes. Laques Inutile de chercher des laques anciens, ceux d’aujourd’hui sont toujours aussi beaux, résultats du même patient travail. Mais méfiez-vous des mauvaises copies : les laques de Pagan, les plus travaillés de Birmanie, ornés de motifs gravés et remplis de poudres de couleurs, font l’objet de copies peintes, vendues quasiment au même prix que les originaux, c’est-à-dire très bon marché. La laque est une résine ambrée à l’état naturel que l’on colore pour obtenir des fonds noir brillant ou corail. On trouve encore en Birmanie des laques sans décor (panier, coupes, boîtes à compartiments) qui témoignent de la fonction première de cette résine : imperméabiliser et conserver des objets de vannerie. Où acheter ? À Pagan, à Kyaukka (environs de Mandalay). Ombrelles, chapeaux et éventails À Bassein, on fabrique de délicates ombrelles peintes de soie ou de coton ; à Pindaya, elles sont en papier de mûrier huilé. Les éventails sont, à la mode japonaise, non repliables et présentent, à travers le pays, toute une variété de formes, en bambou ou autre matière végétale tressée. Les amateurs de chapeaux trouveront un grand choix de formes, toujours confectionnées avec des matériaux naturels : en forme de casque colonial, de chapeau de paille de nos campagnes ou coniques. Vanneries Les vanneries jouent toujours un grand rôle dans le quotidien des campagnes. Elles sont présentes sur les marchés (grands récipients de palmes tressées pour accueillir fruits et légumes), dans l’architecture (de nombreuses maisons, sur la route de Rangoon à Mandalay, ou de Thazi à Kalaw, ont leurs cloisons en bambou tressé), dans l’agriculture (séchage de certains produits sur de grandes claies circulaires). En furetant sur les marchés, d’un bout à l’autre du pays, vous découvrirez une grande variété de formes des paniers : paniers ronds à fond plat dans le delta de l’Irrawaddy, grands cabas dans la zone sèche, hottes sur le plateau Shan. Les balles de chinlon, version asiatique du football, sont en rotin tressé.
|